Pratique des Arts 2014

PRATIQUE DES ARTS – Décembre 2014 – Janvier 2015

nrbellangerLes grands artistes du pastel ne sont pas légion. Alain Bellanger est de cette poignée de Français qui y excelle.
Si malgré son ego ordinaire, l’Homme se croit grand, quand il est face à une grande pièce d’Alain Bellanger, il ne peut que rejoindre le monde des Lilliputiens.
Alain Bellanger est un artiste. Le mot fait plaisir à bien du monde qui ne peut guère pourtant s’en targuer. Lui, le peut, qui, après une expo à Hyères (Var), a filé exposer à Boston puis New York, avant de revenir pour un projet au Stade de France.
Tout cela ce n’est pas de la mousse. C’est du dur. Ceux qui ont connu le jeune homme il y a vingt ans, qui galérait à Châteauroux en travaillant son pastel avec ardeur mais sans succès, peuvent le retrouver avec la même sincérité artistique, la maîtrise absolue.
Depuis le mois d’avril, Bellanger exposait quatre ou cinq toiles à l’Atelier de François Lapierre, 204, avenue des Marins. Et comme ponctuellement, Lapierre en vendait une ou deux, l’idée de faire une vraie et grande expo a mûri, ce qui s’est fait début décembre, rassemblant un nombre fort conséquent d’amateurs éclairés, d’amis, de collectionneurs avisés. Bref, le succès fut complet. Au-delà de l’imaginable.
Aussi Alain Bellanger qui a laissé partir tous ces travaux chez leurs nouveaux propriétaires, a-t-il renouvelé les œuvres aux cimaises de la coquette galerie. Il y a donc du nouveau depuis cette semaine ! Ainsi, on y retrouve les grands thèmes chers à l’artiste : primeurs en tous genres, natures mortes d’atelier, poissons et plantes grasses.
Ici, c’est comme chez Zola : une avalanche de poissons lumineux, de pommes rebondies et de raisins gourmands, des cactus fleuris et des courgettes encore en fleur, les boursouflures moelleuses des feuilles de rhubarbe. On se souvient de la puissante thématique des cucurbitacées qui contribua à le sortir de l’ombre tandis qu’il dessinait les larges feuillages rendus quasi translucides par la lumière naturelle.
A deux doigts
de l’hyperréalisme
Aujourd’hui, on retrouve, avec les tournesols et le reste, tout le Bellanger qu’on aime : des œuvres figuratives à deux doigts de l’hyperréalisme mais juste assez vraies pour n’en être pas. Cela, c’est pour l’imagerie décorative qui rassure volontiers.
Mais le bonheur n’est complet avec Bellanger que lorsqu’on vient se coller le nez à l’ouvrage et qu’on repère la technique là où le moindre coup de crayon gras est une sorte de gribouillis. C’est là, dans cette abstraction, que transparaît l’artiste.
Exposition Alain Bellanger, galerie l’Atelier, 204, avenue des Marins, tél. 02.54.27.40.11 et 06.60.22.78.36. Ouvert tous les jours, de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 20 h, et le dimanche, dès 15 h (horaires élastiques).
M.D.
La Nouvelle République

Remise d’un prix au salon de la pêche 2007

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